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1997 : L’industrie nucléaire civile, les OGM > Introduction >  Discours de Jean Rosmorduc

Discours de Jean Rosmorduc

Professeur d'histoire des sciences UBO

Biographie :

ROSMORDUC Jean

Compte rendu :

Transcription :


17 octobre 1997 Ouverture


Discours de Jean Rosmorduc :


La nécessité, pour le citoyen, de posséder une culture scientifique et technique paraît bien établie en cette fin de XXe siècle. Les plaidoyers dans ce sens ne sont à vrai dire pas récents. Il suffit de consulter par exemple le recueil de textes de Paul Langevin, édité en 1964 par les Editions Sociales sous le titre La pensée et l’action, pour s’en rendre compte. Certaines des interventions de celui qui fut le plus ardent propagandiste des théories d’Einstein en France datent du début du siècle. Toutefois, l’accentuation de l’emprise de sciences et des technologies sur nos sociétés a rendu cette nécessité plus impérieuse et plus évidente. Comment peut-on aujourd’hui ne pas être "aliéné" dans son propre environnement, comment peut-on comprendre aussi bien ce qui se passe dans le monde que les débats incessants dont les médias se font l’écho, si l’on ne possède pas une culture minimale de ce type ?

C’est, je pense, ce que démontreront, entre autres, les "Entretiens Scientifiques" qui débutent ce matin et ce, non à partir de discours généraux, mais de deux exemples concrets de problèmes aussi sérieux qu’actuels.

Il est une dimension de cette culture sur laquelle je voudrais insister ici. Jean-Marc Lévy-Leblond écrit dans l’un de ses derniers ouvrages (La Pierre de Touche, 1996, Paris, Folio/Gallimard) "qu’il n’y a pas de culture sans mémoire". Sans mémoire et donc notamment sans composante historique. Le propos ne vaut pas que pour les sciences et les techniques mais elle vaut aussi pour elles. Je ne vais pas en développer ici toutes les raisons mais le déroulement du scénario relatif au nucléaire, depuis la découverte de la radioactivité naturelle par Henri Becquerel en 1896, n’est compréhensible qu’en connaissant son histoire. L’exemple est sans doute à la limite de la caricature, tellement il est frappant, et mon propos perd quelque peu de sa force à d’autres sujets. Il reste cependant valable. Pour mériter le terme de "culture" un bagage suppose un minimum de recul critique, une certaine "distanciation", et donc en particulier une connaissance du passé. Une réflexion sur l’avenir possible aussi, me semble-t-il, mais sans doute à un moindre degré.





Mis à jour le 08 février 2008 à 11:37