logo entretiens Energies de la mer bandeau entretiens Science et Ethique

Veilles internationales
Informations du 18/04/2024

Energies de la mer
www.energiesdelamer.eu

energiesdelamer.eu vous souhaite un bon week-end de 15 août


B R È V E S


Photos des entretiens
Consultez nos photos des entretiens Science et Ethique 2008

Retrouvez les entretiens sur canalc2.tv
Les entretiens Science et Ethique sont intégralement disponibles en vidéo sur canalc2.tv


2008 : Patrimoine maritime, ressources et économies du littoral. Recherche, nouvelles compétences et nouveaux métiers de la mer > TR2 : la connaissance : avons-nous toutes les cartes en main ? (décisions politiques et recherche) >  Deux exemples des recherches mer hydrographie et énergies de la mer et le réseau MENTOR avec l’UBO

Deux exemples des recherches mer hydrographie et énergies de la mer et le réseau MENTOR avec l’UBO

Yann Doutreleau, directeur scientifique de l’ENSIETA

Biographie :

DOUTRELEAU Yann

Compte rendu :

Voir la vidéo de Yann Doutreleau

Transcription :

16 octobre 2008 Table ronde 2


Discours de Yann Doutreleau :


Rachel Mulot : Yann Doutreleau, directeur scientifique de l’ENSIETA, va nous dire quelles sont les recherches thématiques qui sont développées à l’échelle régionale et comment se font les échanges entre l’Europôle Mer et le Pôle Mer Bretagne.

Yann Doutreleau : La recherche s’attaque à des problèmes extrêmement complexes qui nécessitent beaucoup de moyens. L’Europe a décidé de consacrer 3% de son PIB à l’investissement dans le domaine de la recherche, de l’innovation et de la technologie, mais ce n’est pas qu’une question de moyens. Il faut aussi que les acteurs s’organisent et aujourd’hui, en terme d’organisation, c’est essentiellement la mise en réseau de ces acteurs. Mise en réseau des acteurs industriels, mise en réseau aussi des acteurs académiques.
Monsieur Clin tout à l’heure a évoqué les pôles de compétitivité. C’est une démarche initiée en 2004 par le gouvernement pour essayer de faire émerger des secteurs industriels dans lesquels les territoires se reconnaissent et peuvent comptabiliser leurs forces. Cette démarche a eu un très grand succès puisque, alors que le gouvernement pensait labelliser une quinzaine ou une vingtaine de pôles, finalement, 71 pôles ont été labellisés à l’échelle du territoire national, dont quatre en Bretagne. Ces pôles, aujourd’hui, ont à peu près trois ans d’existence et tous les acteurs reconnaissent que, pour ceux qui marchent et ils sont nombreux, c’est une initiative extrêmement positive qui permet de créer un lien d’échange et d’interactions entre le monde industriel, le monde des PME et les académiques de la recherche par une forte dynamique de projets.
Autres réseaux : les réseaux thématiques de recherches avancées, mis en place depuis 2 à 3 ans, sont le pendant des pôles de compétitivité pour des actions tournées vers la recherche fondamentale.
D’un côté on a favorisé les interactions entre le monde des industriels et le monde de la recherche, d’un autre côté il y a la nécessité d’alimenter, notamment d’un point de vue financier, des recherches en amont parce que c’est le vivier de ce qui sera ensuite transféré vers les industries.

Cette double mise en réseau est effectivement importante pour la région Bretagne, j’ai choisi d’illustrer cette problématique au travers le Pôle Mer Bretagne et le groupement d'intérêt scientifique GIS Europôle Mer, réseau thématique de recherches avancées. A Brest, se trouve le siège du Pôle de compétitivité Mer lancé il y a trois ans. Ce pôle est organisé autour de cinq thématiques qui concernent la mer et les enjeux d’avenir autour de la mer : la sécurité et la sûreté maritimes, le naval et le nautisme, les ressources biologiques marines, les ressources énergétiques marines et puis l’environnement et l’aménagement du littoral. Le pôle Mer a aujourd’hui 250 membres dont de grands groupes industriels locaux comme DCNS, Thalès, Veolia, des PME - 130 membres - et des organismes de recherche : l’Ifremer évidemment, les universités bretonnes qui travaillent dans le domaine de la mer et les écoles d’ingénieurs comme Télécom Bretagne ou l’ENSIETA. Que fait-on dans ce Pôle Mer ? Plus d’une quarantaine de projets y ont été créés et labellisés selon des critères stricts qui garantissent que ces projets sont concrets, sérieux, dynamiques. Près d’une trentaine d’entre eux ont aujourd’hui trouvé des financements. Parmi les exemples de projets on peut citer :
- ASEMAR, qui vise à développer des véhicules sous-marins autonomes pour des applications de sécurité maritime
- NACRE, qui vient d’être labellisé et financé et dont l’objectif est de concevoir des navires dans le respect de l’environnement.

Le deuxième exemple de réseau au niveau local, totalement complémentaire du Pôle Mer, le GIS Europôle Mer est une fédération des établissements de recherche finistériens travaillant dans le domaine des sciences et techniques de la mer. Là encore on retrouve des acteurs qui sont aussi présents dans le Pôle Mer, mais uniquement des acteurs du monde académique : l’IUEM, l’Ifremer, la Station Biologique de Roscoff et des écoles d’ingénieurs, le SHOM, Océanopolis, qui travaillent tous dans le domaine des sciences et techniques de la mer. Ce réseau a été reconnu par le Ministère de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche, qui lui assure un financement pour la période 2008-2012. Il développe ses activités autour de cinq domaines : la génomique marine et les biotechnologies, les interactions entre les changements climatiques globaux à l’échelle de l’océan et leur influence sur les écosystèmes marins, l’observation et la gestion dans le domaine océanique côtier, l’exploration et la connaissance des grands problèmes océaniques et enfin un cinquième thème : les systèmes d’observation, de mesures et d’intervention. L’intérêt de ce cinquième thème est de fournir des vecteurs qui permettent de recueillir des données marines, par exemple des cartes de températures, de salinité de la colonne d’eau qui alimenteront les modèles de prévision des océans. Ces cinq domaines scientifiques interagissent les uns avec les autres pour essayer d’avancer ensemble. Comme exemples de projets de réalisation de cet Europôle Mer , on peut citer
-la conception d’engin autonome innovant de type « glider » qui seront des vecteurs extrêmement intéressants pour l’océanographie du futur. Ils seront intégrés aux programmes de type ARGO
- ou bien la définition de systèmes acoustiques permettant de quantifier les populations de mammifères marins.
L’idée est de mettre les sciences de l’ingénieur au service des sciences de l’environnement. Le GIS Europôle Mer est vraiment le pendant académique du Pôle Mer dans des domaines un peu plus pointus. On peut imaginer que certains des projets développés dans le cadre du GIS Europôle Mer et qui visent à renouveler les connaissances fondamentales, vont pouvoir trouver un jour des applications technologiques dans le cadre du Pôle Mer. Aujourd’hui pour les acteurs de ces deux structures, il est clair que les complémentarités existent et vont être développées, notamment pour tout ce qui concerne la communication à l’international.

Par ces exemples, j’espère avoir illustré le dynamisme des différents acteurs de la recherche à Brest et notamment leur faculté à travailler ensemble pour faire face aux enjeux de la compétitivité et aux enjeux du développement durable, aux enjeux de la recherche, aux enjeux environnementaux qui nous attendent.





Mis à jour le 05 mars 2009 à 09:29