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2008 : Patrimoine maritime, ressources et économies du littoral. Recherche, nouvelles compétences et nouveaux métiers de la mer > TR2 : la connaissance : avons-nous toutes les cartes en main ? (décisions politiques et recherche) >  De la recherche à l'océanographie opérationnelle

De la recherche à l'océanographie opérationnelle

Pierre Yves Le Traon - Ifremer (en vidéo)
Topex-Poséïdon, Mercator, …. GMES.
De Spot images à Jason 2 et Premiver. Projet POCO–ARGO, SISMER qui fait quoi ? et que fait l’IFREMER, les privés …(cf rachel) Quid du programme d’échange international d’informations et de données océanographiques (IODE) de la Commission Océanographique Intergouvernementale de l’UNESCO)

Biographie :

LE TRAON Pierre-Yves

Compte rendu :

Télécharger l'interview de Pierre Yves Le Traon


Transcription :

16 octobre 2008 Table ronde 2


Discours de Pierre Yves Le Traon :

Pierre-Yves Le Traon
TR2


Océanographe, je suis responsable à Ifremer du programme Observatoire de l’Océan. Depuis presque 20 ans, j’ai travaillé sur l’observation des océans par les techniques satellitaires, en particulier l’altimétrie et l’observation in-situ ; et depuis plus de 10 ans sur l’océanographie opérationnelle et son développement dans un contexte international, européen et maintenant national.

Aujourd’hui, il y a une demande sociétale de plus en plus importante pour observer et comprendre l’évolution du milieu marin. Cela nécessite des efforts de recherche extrêmement importants. Si on veut décrire et prévoir l’évolution du milieu marin liée aux impacts anthropiques et au changement climatique, on a vraiment besoin d’une recherche fondamentale pour observer et comprendre ces mécanismes. Un exemple, assez parlant pour le grand public, est le niveau moyen des mers. On sait que le niveau moyen des mers augmente. On pense que cette augmentation pourrait atteindre jusqu’à un mètre au siècle prochain. On a pu faire cette prévision parce qu’on a mis en place des plans de recherche ambitieux, des programmes d’observation par altimétrie satellitaire. Ils nous ont permis, sur les 15 ou 20 dernières années, de mesurer les évolutions du niveau moyen des mers mais également de comprendre à quoi elles étaient dues : au réchauffement des océans, à la fonte des glaciers continentaux… Tout cela nécessite des moyens d’observation altimétrique satellitaire. Topex-Poseidon, Jason I, Jason II sont des satellites de grande précision, mais qui nécessitent un important travail des chercheurs, des ingénieurs et des techniciens pour atteindre une précision correcte. Ce travail de recherche est extrêmement important pour suivre précisément ces variations et les prévoir sur le long terme. Il ne suffit pas simplement d’observer mais aussi de faire des recherches pour déterminer les causes. Toutes ces activités, qui se sont développées au cours des 20 dernières années, permettent aujourd’hui d’avoir cette capacité de prévision. Et il faut, bien entendu, en parallèle, continuer à observer sur le long terme.

L’océanographie opérationnelle est une des évolutions majeures de l’océanographie au cours des 10 à 20 dernières années. Elle vise à mettre en place ce qu’on appelle des systèmes d’analyse et de prévision océaniques qui combinent des observations satellitaires, des informations in situ et de la modélisation pour faire de l’analyse, de la prévision. Comme en météorologie, on utilise des modèles pour faire les prévisions. Cela implique une organisation au niveau international parce qu’il faut combiner les efforts de toute la communauté pour les mesures par satellites ou in situ. Un exemple : Ifremer est fortement impliqué dans le réseau global de mesures Argo par flotteurs profilants qui est extrêmement important pour le suivi climatique et l’océanographie opérationnelle. Pour la partie satellitaire, l’Europe s’organise grâce au programme GMES/Kopernicus, avec des séries de satellites sentinelles et de Jason et les services d’océanographie opérationnelle pour mettre en place la prévision à toutes les échelles : globale comme régionale.

Les applications de ces systèmes d’océanographie opérationnelle sont multiples. D’une part, c’est un outil puissant pour la recherche et pour la compréhension du système océan. Grâce à ces systèmes, on a une description intégrée de l’océan qui permet ensuite d’approcher les questions complexes de son fonctionnement. Il y a, bien entendu, de nombreuses applications directes de ces produits que ce soit pour la sécurité maritime, pour le suivi des pollutions accidentelles, pour une meilleure gestion des ressources, pour les prévisions du climat, les prévisions saisonnières et même les prévisions du temps, pour la météo. Les objectifs de ces systèmes généralistes sont les applications qui se déclinent en systèmes globaux, régionaux et côtiers. On a l’exemple ici, développé sur la place de Brest, d’un système côtier, PREVIMER qui est extrêmement important et qui complète le système européen développé dans le cadre du programme européen GMES/Kopernicus.

Les coopérations se font à plusieurs niveaux :

. A l’échelle internationale, il y a une coopération très forte de l’ensemble des pays pour l’observation globale des océans. Par exemple 26 pays participent actuellement au programme Argo de mesures de l’océan. Ce programme est très important pour la compréhension du changement climatique. A l’échelle européenne, un effort majeur de coopération se met en place avec le programme GMES va mobiliser des ressources importantes pour mettre ces systèmes en place et surtout pour les développer et les améliorer de façon à ce qu’ils répondent bien aux attentes et aux besoins des sociétés futures.

. Des coopérations se mettent en place au niveau national entre les différents instituts impliqués en océanographie dont Ifremer mais également le SHOM, le CNRS, Météofrance, l’IRD. Le rôle des instituts est de développer la recherche académique et les services qui ont vocation à devenir des services publics pour le suivi de l’environnement. Mais le développement s’appuie aussi sur des partenariats public-privé notamment dans le cadre des activités du pôle de compétitivité Mer. Les PME sont utiles à la fois pour améliorer le système, elles fournissent de l’expertise et surtout elles développent des composantes pour des applications commerciales à destination des usagers. Il y a donc tout un volet économique très important pour les PME qui dépend de ce qu’on est capable de mettre en place, sur le long terme, en termes de services européens, nationaux pour dégager des activités économiques importantes. Les PME participent également à des activités en amont des sytèmes d’océanographie opérationnelle, en particulier, sur l’instrumentation in-situ et les capteurs.

Il y a donc des partenariats entre les différents instituts qui, en France, sont impliqués dans l’océanographie et l’océanographie opérationnelle : l’Ifremer, le SHOM, l'IRD, le CNRS, le CNES, météofrance… Ces partenariats publics visent à développer progressivement ce qui pourrait être un futur service de suivi de l’environnement côtier. On s’appuie également sur des partenariats public-privé.

Ce partenariat est très bien organisé dans le cadre des activités du pôle de compétitivité du Pôle Mer. Toutes les compétences nécessaires y sont rassemblées au niveau de l’océanographie opérationnelle.





Mis à jour le 23 octobre 2008 à 12:49