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2008 : Patrimoine maritime, ressources et économies du littoral. Recherche, nouvelles compétences et nouveaux métiers de la mer > TR1 : Le patrimoine maritime bâti, témoin de l'évolution économique du littoral et des activités nouvelles >  Débat

Débat

Discussion avec le public.
Françoise Péron, IUEM - UBO
Michel Glémarec, expert, Professeur émérite UBO
Jean-Claude Bodéré, ancien Président de l'UBO
Frédérique Turbout, Université de Caen
Catherine Le Roux, SHOM
Didier Calmels, Mairie de Paimpol

Compte rendu :

Voir la vidéo du débat.

Transcription :

16 octobre 2008 Table ronde 1


débat :

Françoise Péron : Litto3D® est l’outil que nous cherchons depuis plusieurs années c’est-à-dire avoir le même référentiel pour la terre et la mer afin de travailler sur cet espace balayé par les eaux et de pouvoir comparer.

Michel Glémarec : Je voulais féliciter Mme Le Roux. En 2006, quand la première présentation de Litto3D® a été faite, j’ai ressenti un véritable choc. J’ai fait ma thèse en 1962, reprenant la thèse d’André Guilcher des années 30 ; nous avions toutes les captures des rivières avec tous les chenaux. Mais quand j’ai vu la carte du Golfe du Morbihan en 2006, j’ai été émerveillé.
J’ai demandé au Conseil Economique et Social de Bretagne de prendre l’affaire en main. On aurait pu avoir cette couverture-là sur l’ensemble de la Bretagne, il fallait faire très vite dans le cadre du Grenelle de l’environnement. Pourquoi pas une couverture générale ? Vous avez l’outil, il est opérationnel, et, bien entendu, il faut embaucher beaucoup de monde. Il ne faut plus perdre de temps. Il est capital que les opérateurs, quand ils voient ces cartes, réalisent enfin que le trait de côte, ce n’est pas la fin de la terre. Après il y a autre chose et derrière il y a les 12 milles. Il faudrait enfin pouvoir utiliser massivement cet outil.

Jean-Claude Bodéré : Dans le prolongement de l’intervention de Michel Glémarec, je suis ancien géographe et président honoraire de l’Université de Bretagne Occidentale. La question est un peu annexe, à propos du caractère extrêmement convaincant de la démonstration que vous avez faite et du caractère passionnant de tout ce que vous révélez, j’aimerais vous poser une question. J’imagine que vous utilisez aussi quelquefois les documents anciens. Il se trouve qu’il y a un document qui a toujours un degré de fiabilité totale et qui permet de mesurer les évolutions du trait de côte, puisque nous y sommes, avec une efficacité rare. C’est la fameuse carte des ingénieurs généraux du roi qui date d’un peu avant la Révolution et dont on peut tirer un certain nombre d’enseignements. Tout à l’heure Michel Glémarec a signalé l’existence, le rôle pionnier d’André Guilcher. Je voudrais dire et signaler que Jean-Pierre Pineau, qui fut un élève d’André Guilcher, a beaucoup œuvré pour faire connaître cette carte des ingénieurs généraux du roi. Ce n’est pas seulement une carte ancienne, en matière de trait de côte, elle a une exactitude remarquable. Elle permet de dire que, en quelques siècles, certains secteurs littoraux ont beaucoup évolué, généralement dans le sens du recul, ce qui n’est pas une surprise, mais que d’autres secteurs littoraux sont, à tort, considérés comme instables parce que la superposition d’une carte au 1/25000 de l’IGN et, après travaux de redressement de cette carte, montre que ça n’a pas bougé de plus d’un mètre ou deux. Cela permet de relativiser un certain nombre de propos alarmistes.

Frédérique Turbout : Je suis géographe à l’Université de Caen et j’ai des questions très simples. Je travaille sur un espace trans-frontalier maritime et je voulais savoir si vous envisagiez, avec l’IGN et le SHOM, d’avoir des accords avec les autres organismes de levé de carte en Angleterre par exemple, pour réaliser une cartographie de l’ensemble d’un zone maritime et pas seulement la zone littorale ?

Catherine Le Roux : Litto3D® se borne à une zone littorale, c’est déjà énorme de pouvoir avoir des données sur tout le littoral français. Mais d’autres projets existent pour ensuite aller plus au large. Nous travaillons parfois entre projets et il est tout à fait envisageable de travailler tous ensemble. Cela va être le cas notamment de la Martinique, ça pourrait être le cas de la Basse-Normandie également.

Frédérique Turbout : Evidemment, dans l’espace Caraïbe, c’est un enjeu, là ce sera peut-être un peu plus difficile parce qu’il y a beaucoup d’entités. Mais par exemple dans la zone trans-Manche qui m’intéresse particulièrement, il est très difficile d’avoir ne serait-ce que des accords entre la France et l’Angleterre. Est-ce que l’IGN, ou vous-même, le SHOM, envisagez de créer une carte ou une banque de données sur l’ensemble de la zone, à plus ou moins long terme, même à très long terme ? Et quand est-ce que cette base de données sera à disposition du public universitaire ? Quand est-ce qu’on pourra l’acheter ?

Catherine Le Roux : Les données du Golfe du Morbihan sont déjà disponibles gratuitement au SHOM pour tous, parce que c’est une expérimentation. Par la suite, il faut trouver des financeurs, donc nous ne pourrons pas mettre les données à disposition librement. Il y aura une tarification et les données seront disponibles dès qu’elles seront prêtes, au fur et à mesure.

Question de la salle : J’aurais une question pour Didier Calmels. Je voulais savoir si vous travaillez en collaboration avec les autres communes des Côtes d’Armor ? Par exemple Saint Quay ?

Didier Calmels : C’est ce que j’ai dit tout à l’heure, on essaie d’être intelligent. Il y a la Communauté de communes, le président est présent parce que la compétence Développement économique est à la communauté de communes. Puis on souhaite travailler avec d’autres communes. Il y a un ensemble très soudé : Lézardrieux avec un port très abrité en eaux profondes, Loguivy de la Mer qui est un port de pêche, et Porz Even et Paimpol. Pour Saint Quay et Binic, nous tentons d’avoir des relations. C’est plus difficile parce qu’il y a une course à l’équipement avec le Leguer à Saint Brieuc où les investissements ont été lourds. Mais aujourd’hui on se rend compte que les guerres de clocher ne sont pas raisonnables. Réglementairement, rien ne nous y oblige ou ne nous y force. Mais il faut que nous prenions des initiatives pour exploiter cette côte mieux et plus intelligemment.





Mis à jour le 30 mars 2009 à 17:24