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2007 : Les énergies de la mer > TR4 : L’or bleu, quels enjeux financiers et environnementaux ? >  Débat avec la salle

Débat avec la salle

Yvon Bonnot, Président de l’Association national du Littoral, Maire de Perros Guirec.
Jacques Ruer, Saipem

Biographie :

BONNOT Yvon

Compte rendu :

Transcription :


19 octobre 2007 Débat TR4


Discours de Yvon Bonnot et Jacques Ruer :


Yvon Bonnot : On a évoqué les études d’impacts en mer, les infrastructures en mer, mais quid des infrastructures nécessaires à terre ? Je crois que c’est important à double titre. Le premier est de savoir à quelle distance maximum, on doit implanter les hydroliennes ou des éoliennes offshore…., car il faudra des infrastructures à terre ? Quelle est l’importance de ces infrastructures ? Et puis comme vous le savez, on tombe sous le coup de la loi Littoral qui interdit de construire à une certaine distance. Je ne sais pas si vous avez une réponse à cette interrogation. Je vous remercie.

Jacques Ruer :
Avec ces énergies, généralement on parle de production d’électricité. L’énergie va sortir de la mer par câble (un ou deux) selon la puissance du champ ou de la ferme éolienne, houlomotrice ou hydromotrice, hydrolienne. Le transport de l’énergie de la mer à la terre va se présenter sous la forme d’un ou deux câbles qui vont venir à terre, traverser la plage, la dune, la route qui longe la dune et vont aller jusqu’au site où vous voudrez bien qu’on installe un premier poste de transformation pour monter d’une moyenne tension à une haute tension.

Il va falloir faire une certaine longueur de câble haute tension ou de lignes aériennes haute tension (c’est moins cher) pour rejoindre ce qu’on appelle un poste d’injection où l’électricité va enfin rejoindre le réseau sur un réseau existant de transport d’électricité.

Les infrastructures se résument essentiellement à cela et 100, 200 ou 500 mètres de plus, vous savez quand on a fait 10 kilomètres en mer, on est plus à ça près si ce n’est encore un risque juridique car il faut que les différents propriétaires le long de ces différents terrains jusqu’au poste de livraison soient d’accord pour que le câble traverse leur terrain.

Alors « ça commence mal avec la loi Littoral », ce qui veut dire que, pour traverser la plage, en général, on le fait en souterrain. En Angleterre, sur des champs d’éoliennes offshore qu’on a installés, on a fait une tranchée avec une charrue à travers la plage, on a mis le câble dedans, on a recouvert de sable. Quand les autorités sont venues pour voir l’impact du projet, il n’y avait déjà plus rien à voir, c’était la marée d’après et la mer avait déjà fait tout oublier. Dans d’autres cas, ça ne peut pas se présenter comme ça, ne serait-ce que parce qu’une charrue ne ferait pas l’affaire. Il faut donc carrément traverser la zone d’atterrage avec des forages dirigés sous-marins c’est-à-dire que depuis la terre, on fait un forage dirigé, ça, on sait faire dans le pétrole, qui va déboucher en mer. C’est de là que le câble va passer en sous-marin, sous la plage pour ressortir de l’autre côté à quelques centaines de mètres à l’intérieur des terres. Evidemment, c’est plus cher. Mais là aussi, on ne peut pas tout avoir et l’inverse de tout. On ne peut pas dire qu’on veut lutter contre les problèmes de CO2, qu’on veut des énergies renouvelables mais qu’on ne veut pas qu’un câble passe ou qu’on ne veut pas qu’il soit devant chez nous…. Il faut donc que les problèmes soient sériés et voir que
faire une tranchée pour faire passer un câble, c’est temporaire, quand la saison d’après les herbes auront repoussé, en tous cas sous nos climats. Les impacts ne doivent pas être considérés de la même manière s’ils sont passagers ou permanents.
Pour répondre à votre question, Monsieur le Maire, les impacts à terre sont relativement limités tant qu’on parle de structures qui fabriquent de l’électricité. Il y aura bien sûr, quelque part, un poste de transformation à trouver, mais qui peut être dans une zone artisanale ou industrielle locale et puis, il y a quand même les réseaux de transport d’électricité. Tant qu’on parle de quelques Mégawatts, d’après le Réseau de Transport d’Electricité (RTE), tous les 20 à 30 km, on pourrait installer 100 Mégawatts sans trop de problème et trouver un passage pour rejoindre un poste de livraison pour le réseau. En revanche, quand on parle de plusieurs centaines de Mégawatts, comme c’est le cas en Angleterre, en Ecosse ou en Allemagne, il apparaît un vrai problème. Le RTE a été construit au XXème siècle pour diffuser l’électricité depuis des centrales de production vers les consommateurs. Le consommateur sur la plage c’est la dernière baraque à frites et après il n’y a plus rien. Tout à coup, dans le réseau c’est l’inverse. On voit sortir de la mer des centaines et des milliers de Mégawatts pour venir vers un réseau qui n’existe pas. Il y a évidemment un problème de liaison électrique à trouver, parfois à reconstruire, Monsieur Philippe Gouverneur ne me contredira pas, pour atteindre, depuis l’atterrage, le poste d’injection le plus proche sur lequel vous avez le droit de vous connecter, parfois, ça peut faire 10 ou 20 km. Mais ça fait partie des coûts du projet, il n’y a pas de difficulté fondamentale.
Un autre impact à terre, ce sera les infrastructures de logistique. Quand on installe des éoliennes en mer, on installe plusieurs milliers de tonnes de matériaux divers. Donc, sur le port, il faut trouver de la place et il faut accepter que la place soit prise pour que pendant quelques mois il y ait du matériel à charger sur les barges qui vont partir en mer. C’est aussi un impact à prendre en compte qui est encore une fois passagé.






Mis à jour le 06 mars 2008 à 11:59