logo entretiens Energies de la mer bandeau entretiens Science et Ethique

Veilles internationales
Informations du 28/03/2024

Energies de la mer
www.energiesdelamer.eu

energiesdelamer.eu vous souhaite un bon week-end de 15 août


B R È V E S


Galerie de photos
Consultez notre galerie photo des entretiens

Une photo de mer tous les lundis?
Nautilus Magazine vous propose de recevoir gratuitement chaque semaine une photo de mer. Cliquez ici pour vous inscrire.


2006 : La biodiversité du littoral > TR 2 : Outils et modèles de recherche pour étudier les écosystèmes >  Présentation des publications Science & Décision

Présentation des publications Science & Décision

Florence Javoy, Docteur en médecine et ingénieur de recherche en médiation scientifique, co-fondatrice de Science & Décision (2000) du CNRS et de l’Université d’Evry Val d’Essonne qui assure le traitement éditorial d’informations spécialisées

Biographie :

JAVOY Florence

Compte rendu :

Voir la vidéo de Florence Javoy


Transcription :

13 octobre 2006 TR2


Discours de Florence Javoy


Bonjour,

Je suis Florence Javoy, directrice de la rédaction des publications Science & Décision. C’est une unité du CNRS et de l’Université d’Evry Val d’Essonne. Je voudrais d’abord remercier Brigitte Bornemann-Blanc d’avoir associé Science & Décision à cette 10ème édition des entretiens Science et Ethique ou le devoir de parole pour laquelle nous avons préparé un dossier consacré au thème des entretiens de cette année : la biodiversité du littoral Atlantique. Cela fait des années que nous échangeons, avec Brigitte Bornemann-Blanc, nos vues, nos expériences professionnelles sur cette question, qui devient peut-être maintenant une évidence, des rapports entre la science et la société, mais tout cela est très récent. C’est dans les dernières années que beaucoup d’expériences se sont développées pour atteindre un stade assez mature. Effectivement, comme beaucoup d’autres, nous nous intéressons à l’impact de ce que l’on appelle le progrès scientifique et technique sur la vie quotidienne et à la façon dont il est perçu. Il est sûr, qu’on apprécie ou non ce virage, qu’un tournant a été pris et les relations entre le monde de la science et le reste de la société ne seront plus jamais pareilles. A tort ou à raison, on demande des comptes au monde de la science parce qu’elle est perçue éventuellement comme toute puissante ou toute impuissante, enfin mère de tous nos progrès et tous nos ennuis. En tout cas, elle est omniprésente et il y a une demande, non seulement de la société dans son ensemble mais, autant que nous avons pu nous en apercevoir dans notre expérience professionnelle à Science & Décision, de personnes qui sont en premières lignes : les décideurs, notamment politiques, qui prennent en pleine figure cette modification, cette mutation des rapports entre le monde de la science et le reste de la société. Ils sont interrogés, pris à partie. Nous avons une expérience sur une installation d’élevages d’animaux pour des expériences de laboratoire. Le maire était très content parce que ça faisait des emplois sur sa commune. Le préfet l’était beaucoup moins parce qu’il recevait des menaces de mort. Bref, les uns et les autres étaient de toutes façons un peu démunis pour essayer d’argumenter le « pourquoi il fallait » ou « il ne fallait pas » mettre cet élevage de chiens pour des expérimentations. Tout ça pour dire que nous nous intéressons beaucoup à cela et c’est sur ce constat que certains responsables, soit politiques soit administratifs, étaient parfois dans des situations de désarrois, que nous avons formé l’hypothèse qu’il serait bon de leur fournir des informations valides et faciles à utiliser pour les aider soit à argumenter leurs choix soit à fonder leurs choix. Je pense que notre hypothèse n’est pas totalement fausse puisque ici, l’année dernière à Brest, lors de la précédente édition des entretiens, une élue du Conseil général du Finistère avait dit « On y connaît rien, mais c’est nous qui prenons les décisions. […] On espère simplement que les scientifiques vont nous aider, ce sont nos experts, c’est eux qui nous donnent les éléments essentiels d’aide à la décision. J’espère que nous apprendrons encore beaucoup de choses qui vont éclairer les élus politiques pour que les lois soient les plus humainement adaptées, les plus socialement viables et les plus économiquement rentables. » Notre service est fondé sur ce constat qui est confirmé par quelques élus mais peut-être beaucoup plus. Vous me direz, s’ils veulent de l’information, il y en a partout de l’information, il y en a de plus en plus, il y en a sur le web, il y a des cafés des sciences, des crêperies des sciences, des bibliothèques, des librairies des sciences… La science est partout et en même temps nulle part parce que devant cette profusion d’information, on ne sait vraiment plus où donner de la tête. Evidemment, on ne prétend pas être les seuls à être intéressants, on ne prétend pas arriver sur un terrain vierge. Alors quels sont nos points forts et peut-être notre originalité par rapport à d’autres choses qui existent ? C’est de vouloir abolir ces frontières entre science et le reste de la société, c’est de créer, non pas seulement de l’information, mais de l’information formatée pour l’aide à la décision, donc pour aider nos représentants, les élus ou les décideurs, et chacun de nous peut être considéré comme décideurs, mais on a pensé ce projet pour les élus, en particulier régionaux et locaux. C’est écrit dans un langage compréhensible par tous, en ligne et en libre accès. Ce qui est nouveau, je pense, c’est que le processus de création implique des experts, à tous les niveaux, à la fois dans la question de conception du projet éditorial lui-même, dans la question de rédaction, et ensuite dans la question de validation. Et surtout, ce qui est écrit vient de publications clairement identifiées et ce n’est pas seulement un rapport de 500 pages, c’est la page 229 de ce rapport. Pour que les uns et les autres – vous n’êtes pas obligés de nous faire confiance – vous puissiez aller à la source pour voir d’où nous avons tiré ces informations qui nous semblent importantes. Il y a déjà cette question de fiabilité, qui je pense n’est pas une caractéristique de tous les supports mis à la disposition des élus. Ensuite, ce sont des informations digérées, parce que les élus n’ont, soit pas la compétence, parce que ce n’est pas leur domaine, soit pas le temps. Nous voulons donc leur donner une information qui soit directement et facilement utilisable, pas seulement pour faire de l’encyclopédie ou de la culture générale, mais pour pouvoir répondre à des questions concrètes. On a fait notre premier dossier sur un sujet bateau : « la vache folle ». Les questions concrètes auxquelles ce dossier aurait peut-être pu aider les élus à répondre c’est « est-ce qu’on continue avec de la viande de bœuf à la cantine municipale ? », « sur la commune, est-ce qu’il faut vraiment abattre les troupeaux ? », « si je le fais, pour quelles raisons ? comment je l’explique ? ». Pour la biodiversité, je ne vais pas m’avancer parce qu’il y a beaucoup de spécialistes ici, mais nos idées simples étaient : « est-ce qu’il est possible de préserver la biodiversité ? », « c’est quoi la biodiversité ? », « est-ce qu’il est possible, tout en préservant la biodiversité, de continuer à faire de l’agriculture, de la pêche, de la chasse, du tourisme … ? » Donc il s’agissait d’être vraiment dans le concret, pas uniquement l’aspect naturaliste, mais « qu’est-ce qu’on en fait de cette biodiversité ? Est-ce qu’on peut arrêter l’érosion des plages ? Qui peut le faire, est-ce que c’est du ressort d’une commune, d’une association de communes ? ».
Voilà, je vous ai présenté dans quel contexte a été produit ce dossier que vous recevrez tous dans le cours de ce séminaire.

Merci,





Mis à jour le 18 janvier 2008 à 15:33