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2006 : La biodiversité du littoral > TR 4 : Place du citoyen et des élus dans les prises de décision >  Témoins

Témoins

Betty Rakotomisa, Journaliste à la Radio Cavem de Madagascar : journal et magazine Hommes et sciences.
Haja Ratsimbazafy, Journaliste à la Televiziona Malagasy de Madagascar : journal télévisé et émission spéciale science.


Compte rendu :

Voir la vidéo de Betty Rakotomisa et Haja Ratsimbazafy


Transcription :

14 octobre 2006 TR4


Discours de Betty Rakotomisa et Haja Ratsimbazafy



Betty Rakotomisa : Bonjour,
Nous saluons notre ambassadeur et nos compatriotes et vous tous ici présents. Nous sommes prêts à répondre à vos questions. Pour ma part, nous avons un rôle prépondérant dans la presse malgache, que ce soit à la radio ou à la télévision, pour diffuser la prévention et la protection de l’environnement à Madagascar. Pour cette partie technique, je laisse la parole à mon collègue.

Haja Ratsimbazafy : Bonjour à tous et à toutes,
Je vais essayer d’être bref dans mon intervention parce que l’heure avance.
La biodiversité, les richesses environnementales à Madagascar ne sont plus un secret pour personne. Mais la sauvegarde de cette biodiversité, la façon dont on inculque aux gens l’importance de cette biodiversité, c’est maintenant un sujet de grands débats à Madagascar, vu l’état actuel des choses. A Madagascar, si on ose le dire, que les gens ne sont pas encore très sensibilisés sur le problème environnemental comme ils le sont en France ou en Amérique. Il est important d’utiliser efficacement les médias pour sensibiliser les gens sur cette question de biodiversité. La presse, que ce soient les télévisions, l’audiovisuel, la radio et la presse écrite, essaie de relayer chaque évolution, chaque débat pour ouvrir une nouvelle perspective. Il y a des pages entières, des tranches aux meilleurs moments dédiées à la question environnementale. Il y a quelques émissions sur la biodiversité et sur ses enjeux économiques, culturels, touristiques ou scientifiques. Cela pour insuffler aux gens ce que l’on appelle une « culture scientifique », « culture de l’esthétique », pour qu’ils connaissent mieux l’importance de la biodiversité. Donc, il y a des émissions assez alarmantes, comme nous avons vu hier pendant le film de Jacques Mathou. On fait parler les gens dans les campagnes, là où on essaie de dispenser une éducation environnementale, pour savoir comment ils perçoivent cette question de biodiversité : est-ce qu’ils comprennent ? comment ils comprennent ? est-ce qu’ils résistent aux nouvelles propositions ou aux projets ? est-ce que cela dérange leurs intérêts ? Tout cela est relayé par le biais de la presse. Il y a des émissions assez alarmantes, mais également sur les nouvelles énergies, les énergies renouvelables, les solutions de rechange. S’il faut mentionner une certaine réussite du côté de la presse, c’est l’adoption de ce que l’on appelle « Fatana Mitsitsy ». Nous avons vu hier sur le film, une fillette qui ranimait le feu dans un réchaud en fer. Maintenant, ces réchauds en fer tendent à disparaître parce que depuis quelques dizaines d’années, on a lancé le « Fatana Mitsitsy », un réchaud fabriqué avec de l’argile et qui consomme trois fois moins de charbon. Donc, comme on ne peut pas encore renoncer au charbon vue la situation économique du pays, il y a quand même une certaine solution de rechange que les gens commencent à adopter grâce bien sûr aux responsables, aux ONG , aux associations qui ont fait la vulgarisation mais grâce également à la presse.
Il y a des reportages très alarmants sur la désolation du pays, mais il ne suffit pas seulement de faire pleurer les gens, il faut aussi leur montrer les bonnes choses comme les parcs naturels, les Tsingy de Bemaraha, je pense que quelques-uns d’entre vous les connaissent. C’est une forêt d’aiguillons calcaires de 72 000 hectares inscrite sur la liste du patrimoine mondial par l’UNESCO. Tout cela pour donner aux gens la possibilité d’un espoir de renouveau plutôt que de montrer tout le temps la désolation ou le côté négatif. Il y a aussi le côté positif qui cultive un esprit optimiste, d’autant plus que – ma collègue l’a dit tout à l’heure – il y a actuellement cette vision présidentielle qui dit « Madagascar naturellement », et il y a toute une structure, tout un projet, tout un réseau qui se met en place. D’autant plus que Madagascar est actuellement réorganisé administrativement ; avant c’était six provinces et vous pouvez aisément imaginer l’étendue d’une province pour un pays de 590 000 km2. Maintenant, Madagascar est réorganisé en 22 régions c’est-à-dire une unité administrative qui s’exerce dans un territoire beaucoup moins étendu que l’ancienne province. Ceci, pour nous qui sommes dans la presse, favorise nos actions, surtout dans un pays aux moyens limités, et nos efforts pour sensibiliser les gens dans le domaine de la biodiversité.
Quand on parle de culture, il m’arrive de penser aux tout-petits. Hier, il y avait ici à Océanopolis, des enfants devant les aquariums à qui on a expliqué l’importance des espèces. A Madagascar aussi, on commence à se pencher sur les tout-petits parce que de ces enfants dépend l’avenir du pays. Sur ce point, nous, à la télévision de Madagascar, on a encore assez peu de moyens pour produire des dessins animés, mais il y a une richesse que Madagascar n’a peut-être pas à envier aux autres pays : la littérature orale, les contes et les légendes. Actuellement, les gens de lettres commencent à s’emparer de cet aspect de la culture malgache, des contes et des légendes qui sont très riches et qui parlent de la biodiversité, des relations de l’Homme avec la nature. On commence à utiliser ce moyen-là pour inculquer aux enfants cette culture de la biodiversité. À la télévision, comme à la radio, il y a des émissions sur la biodiversité à partir des anciens contes malgaches mais aussi un certain renouvellement, une certaine invention pour sensibiliser les enfants dans cet enjeu qu’est la biodiversité.

Nous vous remercions.





Mis à jour le 21 janvier 2008 à 12:30