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Le littoral vu par les jeunes
Les webtrotteurs des lycées Vauban et Kerichen sont allés à la rencontre des jeunes des écoles de Ouessant et du Conquet et leur ont posé une question simple : Pour toi, qu'est-ce que le littoral ?

Visionnez les réponses des jeunes :
- Ecole Sainte Anne à Ouessant
- Ecole Saint Joseph au Conquet



2005 : Le littoral et les avancées scientifiques > TR 1 : Un littoral, des approches diversifiées >  Nécessité d’éclairer les élus pour des lois adaptées

Nécessité d’éclairer les élus pour des lois adaptées

Kofi Yamgnane, Vice-président du Conseil Général du Finistère en charge de la politique de l’eau

Biographie :

YAMGNANE Kofi

Compte rendu :

Voir la vidéo de Kofi Yamgnane


Transcription :

7 octobre 2005 TR1


Discours de Kofi Yamgnane

J’ai juste quelques questions à me poser. J’aimerais que monsieur Brigand nous re-projette sa diapo, la première, là, où le littoral était complètement envahi par des boîtes et des maisons. Je suis vice-président du Conseil Général du Finistère en charge de la politique de l’eau. Dieu sait si nous avons des problèmes d’eau, pas tant en quantité, mais en tout cas en qualité. Le littoral est, de ce point de vue-là, un réceptacle de tout ce qui se produit en terre, et nous sommes un pays agricole intensif. J’ai accompli une mission en Hollande. Je voulais aller voir dans le pays Brabant, car eux aussi sont des gros producteurs de porcs et je voulais voir comment ils géraient, eux, la qualité de l’eau. Et, quand je suis arrivé là-bas, ils ne m’ont pas parlé de la qualité de l’eau potable, ils m’ont dit : « On a un problème, c’est que la mer monte, que nos digues de protection ici ne vont pas tarder à céder, et nous sommes en train d’exproprier les gens qui habitent en bas de la digue pour la surélever » Ce qui les oblige évidemment à en élargir la base. Donc, il faut que les gens partent. C’était ça leur problème. Quand je pense à cette utilisation du littoral, je m’interroge véritablement sur la portée des décisions que les hommes politiques peuvent prendre - puisque c’est eux qui les prennent, les décisions. On y connais rien mais c’est nous qui prenons les décisions. Alors je vous apporte deux témoignages contradictoires. Au moment du tsunami, un petit vieux de mon village, Saint-Couly, vient me voir et me dit : « Mais attend, Kofi, qu’est-ce qu’ils ont tous à venir s’agglutiner au bord de la mer ? Pourquoi on leur interdit pas de venir là ? Ils n’ont qu’à rester à l’intérieur de la terre ! » Bon sens, hein ? Et puis, le témoignage contradictoire suivant c’est que, on se dit : « C’est ça », vous voyez ? L’idée du petit vieux de Saint-Coulitz c’est ça, c’est-à-dire : « Pourquoi ils viennent tous s’agglutiner là ? » Le jour où il va y avoir un problème, ils vont tous se tourner vers l’Etat et dire : « L’Etat, protégez-nous ! ». Et donc est-ce qu’on peut interdire aux gens de venir habiter en bord de mer ? Au nom de quoi ? Et c’est cela la problématique de l’élu. C’est-à-dire, il faut que, en prenant la décision, on trouve le moyen de faire coïncider, de faire se superposer ce que je peux appeler brutalement « l’éthique de la conviction », « l’éthique du bon sens » et « l’éthique de la responsabilité ». On a la responsabilité de décider mais on sait en notre fort intérieur que ça peut être très mauvais. Alors voilà l’interrogation qu‘on peut se poser. Enfin j’ai beaucoup appris, j’y connais rien au littoral mais j’ai vraiment beaucoup apprécié les travaux qui se sont menés, qui se mènent, qui se sont dits aujourd’hui. On espère simplement que les scientifiques vont nous aider, ce sont nos experts, c’est eux qui nous donnent les éléments essentiels d’aide à la décision. J’espère que nous apprendrons encore beaucoup de choses qui vont éclairer les élus politiques pour que les lois soient les plus humainement adaptées, les plus socialement viables et les plus économiquement rentables. Alors, moi, je m’en tiens là aujourd’hui. Demain à ma place il y aura l’historique de la mer. Louis Le Pensec, qui est aussi vice-président du Conseil Général du Finistère, sera là demain. Je pense que ce sera à l’envers : au lieu que j’interroge, vous pourrez l’interroger, il en sait bien plus que moi.
Merci.





Mis à jour le 21 janvier 2008 à 15:08