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2000 : Vagues de pollution, impacts et prévention > TR 3 : L’eau à la bouche : Pollutions industrielles, agricoles, la loi sur l’eau et la sécurité sanitaire >  Discours de Gilles Huet

Discours de Gilles Huet

Eau et Rivières de Bretagne

Biographie :

HUET Gilles

Compte rendu :

Transcription :


20 octobre 2000 TR3


Discours de Gilles Huet :


Je voulais d’abord rappeler ce que sont les associations. Ce sont des lieux, des endroits, des structures, où des citoyens qui n’ont pas forcément envie d’aller voter une fois tous les 5 ou 7 ans se regroupent. Des citoyens,des consommateurs qui pensent que l’avenir de l’eau, l’avenir de leurs rivières est entre leurs mains.Ils sont résolus à exprimer leur opinion sur la façon dont l’avenir de l’eau, l’avenir des rivières, doit être géré. Ils auraient pu être des consommateurs tout à fait passifs face à cette politique de l’eau, ils veulent au contraire être des acteurs de la politique de l’eau.
C’est bien loin du rôle de poil à gratter auquel on voudrait réduire les associations de citoyens.Des citoyens qui aujourd’hui en Bretagne pour utiliser des métaphores agricoles, ont le sentiment d’être la “ vache à lait ”, pour ne pas dire le “ cochon payeur ” de la lutte contre la pollution. Engagés déjà depuis une quinzaine d’années au travers d’un certain nombre de programmes publics, de politiques de l’eau dont on ne voit pas aujourd’hui les effets en terme de résultats.C’est vrai que beaucoup considèrent que tout l’argent mis dans cette politique de l’eau est en quelque sorte le tonneau des danaïdes.Ce sentiment qu’ont les bretons de l’inefficacité de la politique de l’eau est clairement illustré dans le sondage qui avait été réalisé, il y a deux ans, par la Préfecture de Région et le Conseil Régional.Sondage dont notre Association a cru devoir assurer la diffusion dans sa revue, alors qu’à deux questions importantes nous semble-t-il,les bretons ont donné une réponse claire. On a interrogé les Bretons, plus de 300 entreprises,plus de 1000 familles,en leur demandant :Pensez vous que la question de l’eau soit en Bretagne une question urgente ? Huit Bretons sur 10 répondent que oui. On a interrogé les Bretons pour savoir s’ils estimaient que l’action des pouvoirs publics,Etat,Région,Conseil Régional,était suffisante pour assurer la préservation de l’eau.Il n’y a aujourd’hui qu’un Breton sur trois qui considère que l’action des pouvoirs publics est suffisante.
Nous sommes justement là à notre place,à toute notre place pour exprimer collectivement ce sentiment d’effarement des bretons devant cette inefficacité de cette politique de l’eau.
Pour porter un certain nombre de demandes et être acteur de cette politique de l’eau.Elle ne peut pas être une politique particulière qu’on met à côté de la politique agricole, des transports ou de l’urbanisation.Compte tenu des enjeux de cette politique, impérativement il faut placer l’eau au centre de toutes nos préoccupations et de toutes nos politiques,c’est-à-dire faire exactement le contraire de ce qu’on a fait depuis 20 ans. Avoir une politique agricole sans se préoccuper des effets sur la qualité de l’eau,une politique de développement d’urbanisation sans imaginer que ces politiques pouvaient aussi avoir des effets sur l’eau.Il faut réintroduire l’autre éclairement au coeur même de toutes les politiques de développement.
En réintégrant cette politique de l’eau, un peu de cohérence, est-ce qu’on peut aujourd’hui, en Bretagne, laisser Monsanto vendre du round up, vendre du glifosate en nous faisant croire que cette molécule est sans danger pour la qualité de l’eau, alors que 80% des analyses qu’on fait dans nos rivières ont détecté cette molécule ? Est-ce qu’on peut continuer en Bretagne aujourd’hui a augmenté les productions animales dans certains nombres de secteurs qui sont saturés de lisiers alors que les efforts de résorption qui ont été demandés commencent à être engagés ? Alors nous, associations, rassemblements de citoyens, considérons qu’il faut mettre l’eau au coeur de la politique de développement et de l’aménagement du territoire et que aujourd’hui,il faut une réelle volonté pour cela et je crois que la chance de nos responsables politiques,le sondage l’a montré,c'est que les bretons sont avec eux et leur demandent de mettre en œuvre cette politique.





Mis à jour le 28 janvier 2008 à 14:55