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2002 : Milieux Extrêmes d’un monde à l’autre, Terre, Mer et Espace > TR 1 : Éthique et centres de recherche - Responsabilité scientifique, sociale et environnementale >  Les forages glaciaires en zone polaire ou la trilogie logistique/technologie/science

Les forages glaciaires en zone polaire ou la trilogie logistique/technologie/science

Gérard Jugie, Directeur de l'IPEV

Biographie :

JUGIE Gérard

Compte rendu :

Transcription :

21 novembre 2002 TR1


Discours de Gérard Jugie



Je vais essayer de faire une transition entre le monde océanographique et un autre monde qui est caractéristique des zones extrêmes que sont les zones polaires et essayer de vous les faire découvrir. Brest est une des rares métropoles provinciales à disposer de la présence d’un organisme national qui est l’Institut polaire et je voudrais également vous faire partager le passage d’une ère exploratrice, à ce que je considère pour nous, en milieux extrêmes, à une phase professionnelle, en quelque sorte le passage d’une forme d’aventure à une forme scientifique extrêmement encadrée qui repose sur un triptyque, entre la science, la technologie et la logistique. Il n’est pas question, dans ces zones, de faire de la science sans avoir des assurances formelles sur les technologies employées et sur la logistique qui supporte toutes ces préparations. Et, au long de toute cette chaîne qui conduit bien entendu, dans le stade ultime, à l’obtention de résultats scientifiques, se posent tout au long des problèmes d’éthique et des problèmes d’éthique particulièrement aigus dans le milieu antarctique, puisque ce sont des problèmes d’éthique qui sont posés non seulement au niveau de l’opérationnel mais au niveau de la conduite internationale.

Pour vous rappeler les grandes données de l’Antarctique, donc sujets principaux des zones extrêmes (14 millions de km2, 28 fois la surface de la France) et autour duquel sont installées 44 stations scientifiques dont trois à l’intérieur. Pour mener à bien des travaux, qu’ils soient scientifiques ou logistiques, il faut bien entendu utiliser des techniques spéciales, tant dans la logistique que dans la technologie. Notre pays est fortement concerné en ce moment par la construction d’une station au sein du continent antarctique qui pose non seulement des problèmes technologiques mais également des problèmes éthiques puisqu’il faut assurer la protection d’un site absolument inviolé, sur lequel il faut mettre en œuvre des techniques de construction, techniques qui ne sont pas forcément parfaitement propres si l’on ne prend pas un certain nombre de précautions. Image emblématique de la présence de l’homme dans un milieu extrême : la station française de Dumont d’Urville, qui correspond et qui reboucle avec les exposés précédents, en particulier celui d’Alain Boulaire, site découvert par Dumont d’Urville dans les années 1840, sur lequel les Français sont exactement situés, avec la construction d’un campus, à cinq kilomètres du continent antarctique. Ce campus contient une forme de cité universitaire, une forme de restaurant universitaire et toute une répartition d’installations scientifiques et technologiques, de façon à mener à bien les programmes scientifiques qui correspondent à ces zones.

Une des difficultés est la construction sur le plateau antarctique, à l’équivalent d’une altitude de 4 000 mètres et par des températures extrêmes, d’une station permanente partagée avec nos amis italiens. Le Dôme C a été choisi pour des objectifs scientifiques, c’est-à-dire des carottages glaciaires qui cherchent à obtenir la reconstitution des climats du passé pour prévoir les évolutions futures, avec bien entendu tous les problèmes : politiques, éthiques, technologiques et scientifiques afférents. Ce Dôme C est situé à plus de 1 100 kilomètres à l’intérieur des terres, nos équipes viennent de démarrer du bord de côte et elles essaient de rejoindre ce site. C’est un endroit qui n’a ni faune ni flore, donc un certain nombre de comportements est évacué, mais qui doit être protégé, c’est-à-dire que c’est une zone parfaitement vierge avant que les équipes ne l’ait atteint.

(Photos) - Les semaines sont rythmées par les conditions météorologiques. Les trois clichés montrent comment l’homme les constructions en trois saisons (démarrage en 1999) durant l’été austral. Nous voyons la progression des constructions dans des conditions météorologiques assez délicates . voici d’autres clichés sur le continent antarctique avec reconstitution d’images satellitaires.

Certes, l’aventure glisse petit à petit vers une organisation professionnelle, lourde qui répond elle-même à des conditions professionnelles et des conditions d’éthique.





Mis à jour le 30 janvier 2008 à 15:46