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2006 : La biodiversité du littoral > TR 3 : Parcs naturels, aires marines protégées, biosphères ... >  Témoins

Témoins

Gérald Hussenot, Secrétaire général du Comité Régional des Pêches Maritimes de Bretagne.

Biographie :

HUSSENOT Gérald

Compte rendu :

Voir la vidéo de Gérald Hussenot


Transcription :

14 octobre 2006 TR3


Discours de Gérald Hussenot


Je me garderai bien de vous faire une conclusion, je vais simplement vous faire part d’ un point de vue général. On a trop tendance en France à ne pas mettre en avant le travail de réflexion et la situation réelle, notamment en matière de protection de l’environnement. On croit toujours que les choses se passent bien mieux ailleurs qu’en France. Ce n’est pas vrai ; la France a des positions tout à fait avancées et des réflexions pertinentes. Sans être arrogant, je pense que la France a un certain nombre de points forts à mettre en avant, notamment en matière de prise en considération de problèmes environnementaux. On a fait beaucoup de travail et il mérite d’être connu et valorisé. On a trop tendance à dire qu’on est en retard sur les problèmes liés à la mer en mettant en avant la situation des pays étrangers, c’est très bien, mais en France, un travail de réflexion existe. On dit que le débat est difficile en France mais il est certainement aussi difficile ailleurs. Lorsque l’on a parlé de l’exemple chilien tout à l’heure, on pourrait peut-être aussi décliner un certain nombre de points qui ont été difficiles et on a vu, quand on fouille un peu les dossiers, que les choses ne sont pas aussi simples. En France, le débat est compliqué parce qu’on vit dans un régime démocratique, où chacun a le droit de s’exprimer. Parfois, on a tendance à considérer ce régime comme une démocratie directe mais ce n’est pas le cas. Dans notre profession, il y a un système de représentation professionnelle qui existe.
Pour en revenir à ce parc marin, l’ensemble de la profession n’a pas exprimé au départ une position unanime favorable. Mais elle a évoluée. Quand on tend le micro à des opposants, ils vont évidemment se positionner contre pour défendre leur point de vue. Souvent, dans ce genre de débat, on a l’avis des opposants et pas celui des gens favorables parce qu’en général, les médias préfèrent ces opposants. Pour le parc marin, la profession dans son ensemble, au travers des structures élues qui la représentent, a d’abord observé une attitude récalcitrante, réservée et a soumis son accord préalable à l’obtention de garanties sur un certain nombre de points. Il n’était pas question en effet par exemple d’entrer dans un régime où d’emblée, on imposerait des zones de réserve fermées. Cependant, au fil du temps, la logique de l’approche essentiellement patrimoniale pour le parc a disparu au profit d’une approche intégrée avec à la fois le développement économique et la préservation du milieu naturel. Depuis, cette démarche a été confirmée par le décret qui a pris en considération le futur parc marin. A ce niveau-là, on a vu qu’il y avait, dans les deux plateaux de la balance, le développement économique et la protection pérenne du patrimoine. Dans cette logique, dès l’instant où on mettait en avant la nécessité de prendre en considération l’activité humaine et donc la pêche, on a considéré qu’en effet, c’était une évolution importante et que nous pouvions adhérer au projet. Donc, progressivement, on a travaillé, on s’est intégré. On ne part pas de rien, contrairement à ce que certaines personnes peuvent croire, on a déjà beaucoup travaillé sur le sujet. Les dix ans qui viennent de se passer ont permis aux gens de se réunir, de se mettre autour d’une table. Je ne pense pas qu’on aura beaucoup de mal à remplir le cahier des charges prévu dans le cadre du Docob et des travaux qui le suivront.

Sylvie Andreu : Est-ce que vous diriez qu’il y a trop de monde sur la mer ?

Je ne dis pas qu’il y a trop de monde sur la mer, mais qu’il existent des intérêts divergents, croisés. Chacun doit rester à sa place. Chacun doit comprendre que le milieu est fragile, qu’il faut l’aborder avec précaution. Mais je ne veux pas non plus que des Ayatollahs mettent en avant des arguments qui ne permettent pas à chacun de s’exprimer d’une part et ensuite de pouvoir avoir une vision équilibrée, partenariale de la gestion de la ressource.

Sylvie Andreu : Etes-vous prêt à utiliser la méthode Michel Etienne qui consiste à prendre la place de l’autre ?

Oui, mais c’est un domaine qui n’est pas de ma compétence. Mais si l’on prend l’exemple du Chili qu’on a évoqué tout à l’heure, j’ajouterai des variables supplémentaires fondamentales pour nous pêcheurs français dans le jeu de rôle : les considérations liées au statut social des pêcheurs chiliens et à leur conditions de travail, l’aspect sanitaire de leur production, la démarche commerciale pour faire entrer leur produits sur le territoire européen. Ce sont des éléments à prendre en compte dans la balance. Si on pense par exemple aux problèmes de la coquille Saint-Jacques – d’ailleurs la confusion a été faite plusieurs fois entre pétoncle et coquille Saint-Jacques – si biologiquement l’espèce est différente, les produits peuvent être semblables. Mais, les appellations sont différentes et ce jeu là a été utilisé par un certain nombre de commerciaux pour mettre sur le marché des produits qui ne correspondaient pas à leur appellation d’origine. Et le consommateur n’est pas capable de faire la différence.





Mis à jour le 21 janvier 2008 à 11:29