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1999 : de l’animal à l’homme > Ouverture des entretiens >  Discours d'ouverture de Yves Trédé

Discours d'ouverture de Yves Trédé

Ingénieur Général du Génie Rural des Eaux et Forêts, représente le Ministre de l’agriculture et de la pêche

Compte rendu :

Transcription :


22 octobre 1999 Ouverture


Discours de Yves Trédet :


La science et l’éthique et le devoir de parole. Difficile en ce moment de ne pas percevoir les messages liés aux risques alimentaires que nous encourons tous désormais. La crise de la vache folle, la contamination des bovins, par un agent transmissible non conventionnel appelé prion. Cette crise se manifeste par l’Encéphalopathie Spongiforme Transmissible que certains appellent E.S.B. A l’origine une modification de procédés de transformation des farines de viande. Les conséquences sont majeures, chez l’homme la mort survient sans possibilité de traitement curatif, chez l’animal lorsque l’atteinte est démontrée, en France, l’abattage du troupeau est imposé par la règlementation. Outre les implications sanitaires et j’irai dire psychologiques, sentimentales dans quelques cas, les conséquences économiques sont très lourdes pour les éleveurs et la filière concernée. Au départ un évènement déclencheur apparemment anodin, la modification d’un procédé technologique, à l’arrivée une crise européenne avec des conséquences plus que présentes et un citoyen confronté à de nouveaux risques qu’il ne sait pas maitriser. L’Agence française de Sécurité Sanitaire des animaux, l’A.S.S.A. qui a été créée de par la loi du 1 Juillet 1998, cet organisme placé sous la tutelle de trois ministères, celui de la Santé, de l’Agriculture et la Consommation constitue désormais l’outil national d’évaluation des risques sanitaires et nutritionnels liés aux aliments. Vous avez pu lire les avis publics rendus par l’agence concernant l’importation de bovins en provenance d’Angleterre. L’évaluation des risques relève de la compétence des scientifiques, la gestion du risque des pouvoirs publics. Protéger la santé publique pour que les raisonnements des scientifiques puissent se fonder sur des faits. On ne répètera jamais assez l’intérêt majeur de la recherche. La création d’un Comité scientifique présidé par le Docteur Dominique Dormont, la création d’un comité directeur d’un programme scientifique interministériel, les ressources financières dégagées par l’État et par la Commission Européenne ont permis de disposer d’éléments afin de mieux circonscrire cette maladie et d’éliminer certains risques, d’essayer d’identifier des facteurs favorisant ou déclenchant pour mieux connaître et démystifier ces risques. Certains sociologues et non des moindres, comme Monsieur Fishler à qui j’emprunte ces mots : “ Dis-moi ce que tu manges, je te dirai qui tu es”, a parlé de pensée magique. Si désormais nous souhaitons mieux maîtriser notre alimentation mais aussi la situation de l’animal, son bien être hors de l’élevage, son transport, son abattage, nous devons revendiquer l’accès à l’information par une meilleure traçabilité des denrées alimentaires. L’information du citoyen consommateur est indispensable pour lui permettre de faire des choix en toute connaissance de cause. Gardons-nous de nous laisser aller à nos angoisses et à nos inquiétudes parfois peu fondées. La qualité des débats intéresse au plus haut point le ministère de l’agriculture et de la pêche particulièrement sensibilisé sur ces sujets. Ces débat devraient permettre d’encore mieux appréhender certaines problématiques du consommateur et de proposer la construction d’outils répondant mieux aux attentes de chacun.





Mis à jour le 05 février 2008 à 11:33