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Synthèse

Compte rendu :

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17 octobre 1997 Le devenir d'une découverte: des découvertes de la radioactivité et de la fission aux applications énergétiques de l'atome

Synthèse :


En historien des sciences, Paul Brouzeng s’est attaché dans son intervention à rappeler les grandes étapes de l’histoire de la radioactivité, des premières découvertes à ses applications militaires et industrielles. A cet égard, l’une des particularités de la physique nucléaire, semble-t-il, est d’avoir suivi "un cheminement exemplaire de la théorie aux applications". Dans ce domaine en effet, à la différence d’autres disciplines, "les découvertes ont précédé et provoqué les applications", même si les projets et les réalisations militaires ont, par la suite, fortement contribué au développement des recherches. Dans cette histoire de la radioactivité (de 1896 à 1958), trois grandes périodes ont pu être dégagées.

La première, qui va de 1896 à 1934 (découverte de la radioactivité naturelle par Becquerel à la découverte de la radioactivité artificielle par Frédéric et Irène Joliot-Curie) est marquée par une recherche essentiellement théorique, les premières applications se limitant au domaine médical (traitement par rayonnement radioactif des tumeurs par exemple), à partir des années 20 c’est la période de la "science et de la connaissance" qui voit d’ailleurs les relations et les collaborations entre les scientifiques se multiplier. Avec la découverte de la radioactivité artificielle en 1934, c’est une nouvelle ère qui s’ouvre. Quelques années plus tard en effet, après les preuves de la fission (1939) et celles de la première réaction en chaîne (1934) s’ouvrent des possibilités d’utilisation concrète de la formidable quantité d’énergie ainsi libérée. La deuxième guerre mondiale conduit au choix du développement des technologies militaires, choix qui se traduit, aux Etats-Unis, par le projet Manhattan en 1942. C’est la première fois qu’une telle concentration de moyens et d’hommes voit le jour. Mais c’est aussi la première fois que la science est placée de manière explicite sous tutelle militaire, ce qui s’accompagne de l’application des règles du secret. L’explosion d’Hiroshima marque le début d’une nouvelle période. C’est lors de cette troisième période (1945-1952) que les enjeux importants, apparus au cours de la période précédente, sont plus visibles. On assiste ainsi à la réorganisation de la science qui passe du laboratoire aux grandes entreprises de science et de technologie. Par ailleurs, les institutions internationales, qui mettent en commun des moyens nouveaux, jouent un rôle essentiel dans ce contexte. Enfin, aux politiques et militaires qui ont joué un rôle déterminant dans le choix des orientations technologiques mises en oeuvre par les scientifiques, vient s’ajouter un nouveau partenaire, l’opinion publique, c’est-à-dire la communauté sociale jusque là totalement ignorée.

Elle revendique sa place dans les débats qui déterminent l’usage et le développement des technologies du nucléaire. Son rôle de concertation ira croissant au cours des décennies ultérieures.

La discussion qui a suivi l’intervention de Paul Brouzeng a permis de saisir l’importance de l’origine militaire du développement nucléaire. Philippe Roqueplo a rappelé par exemple qu’au tournant des années 1960, de nombreux scientifiques, notamment au C.E.A. (Commissariat à l’Energie Atomique), se sont engagés dans le mouvement pour la paix, beaucoup de chercheurs ont alors quitté le nucléaire militaire pour le nucléaire civil. Robert Klapisch a estimé que l’énergie nucléaire avait pris un faux départ en étant directement liée au développement des technologies militaires. Selon lui, si l’énergie nucléaire a encore un rôle à jouer, ce dernier doit être entièrement repensé.