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1999 : de l’animal à l’homme > TR 3 : Alimentation, OGM et société >  Discours de Serenella Nonnis

Discours de Serenella Nonnis

Historienne, chargée de cours à l'Université René Descartes Paris V, thèse à l'Ecole des Hautes Etudes en Sciences Sociales de Paris (EHESS)

Biographie :

NONNIS Serenella

Compte rendu :

Transcription :


22 octobre 1999 TR3


Discours de Serenella Nonnis :


Au cours du 19° siècle, les villes européennes ont souffert de la croissance démographique. La classe politique centrale et locale, les savants, les spécialistes, le corps médical public, les citoyens et la presse furent les acteurs de cette mutation et de ce profond changement de société.

Les dangers auxquels l’État voulait remédier étaient liés aux épidémies et aux nombreuses maladies infectieuses qui affligeaient les populations mais aussi l’insalubrité de la cité dont les causes étaient à chercher entre autres dans l’insuffisance des égouts et de l’eau potable, dans le manque d’hygiène, dans le domaine de l’alimentation. Donc de la part des municipalités des grandes villes, le problème du contrôle de l’alimentation fut au centre entre autres de la re-organisation de services de police sanitaire, il s’agissait d’une prise de conscience que la qualité de la nourriture était souvent la cause de maladies gastro-intestinales, qui frappaient les citoyens à tous les niveaux. Se met donc en place une politique de contrôle des aliments qui s’appuiera sur des chimistes, des inspecteurs. Ces derniers circuleront dans les magasins et les marchés. Le transport de l’alimentation se faisait de façon désordonnée et sans aucun contrôle hygiénique. La réorganisation du fonctionnement des abattoirs, des marchés, des transports sont pris avec la volonté explicite d’éliminer des habitudes anciennes et enracinées, les marchés ambulants sont les premiers points de vente qui subissent de profondes transformations. La vente doit se faire dans des endroits couverts imposés par les administrations locales, chaque produit, légume et fruit, poisson, céréale, doit avoir un étage séparé. Les amendes et les saisies de marchandise pleuvent sur les commerçants, et sur les vendeurs ambulants, et parfois partent menottes aux poignets, tous les produits alimentaires seront dans le collimateur de contrôleurs municipaux. Une attention particulière sera donnée à la viande porcine et bovine, les bouchers continuent d’abattre de la viande provenant d’animaux infectés, de même les boulangers essayent de faire du pain avec des farines interdites par la loi, Le lait est soupçonné de causer la diphtérie en raison de la mauvaise hygiène des étables et des bêtes, fruits et légumes avariés sont saisis aux vendeurs mais aussi aux paysans. Il leur faut une licence de vente délivrée par la mairie. Nous sommes au début du siècle. La réaction des citoyens se fait, ils écrivent au préfet. La presse progressiste soutient la mairie dans cette politique moderne. Les journaux informent les citoyens que cette ferveur hygiéniste a pour but leur bien-être. La presse donne la parole à ceux qui veulent dénoncer ce manque d’hygiène.






Mis à jour le 05 février 2008 à 16:42