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1999 : de l’animal à l’homme > TR 7 : L'embryon, héros inconnu du débat bioéthique >  Discours de Bernard Edelman

Discours de Bernard Edelman

Avocat, spécialiste des biotechnologies

Biographie :

EDELMAN Bernard

Compte rendu :

Transcription :


23 octobre 1999 TR7


Discours de Bernard Edelman :


Si on prend la bioéthique, c’est qu’il y une éthique de biologie, on va tirer toutes les normes qui se définissent à partir de la biologie elle-même, il y a un véritable conflit à l’heure actuelle, de deux choses l’une, soit nous restons sur la vieille structure de pensée que nous connaissons depuis le 16° siècle, c’est à dire le paradigme de l’animal rationalisé, l’homme est un animal rationalisé, plus de la raison. Ca implique que, cette raison, qu’il y a dans l’homme servira à apprivoiser l’animalité de l’homme, à apprivoiser les passions de l’homme, ça c’était le rôle de la religion, de l’éducation, le 18° siècle Émile, Kant etc. Il semble à l’heure actuelle, c’est le débat qu’il y ait une véritable révolution de ce paradigme-là, on ne dit plus l’homme est de l’animal plus de la raison. On dit que la raison est inscrite dans la structure biologique de l’homme. Si la raison est inscrite dans la structure biologique de l’homme, on change radicalement de point de vue, en ce sens qu’il ne s’agira plus d’éduquer l’homme par des techniques de la raison, la religion, la philosophie etc. Mais se met à jour la possibilité d’un autre projet, qui est au fond de constituer l’individu dans sa structure biologique même en rationalité totale, alors voilà les termes du débat, me semble-t-il. Voilà comment la biologie transforme les termes du débat, doit-on ou non, partir d’un point de vue d’une éthique biologique, comme on peut la retrouver chez Nietzsche par exemple, pour Nietzsche, il y a une éthique de la biologie et à cet égard il anticipe radicalement, lorsque nous disons : l’être humain au terme d’une évolution est capable de soutenir les malades, les mal venus etc. Nietzsche dit, les faibles ont triomphé, à savoir que nous sommes dans une idéologie de la faiblesse qui est une idéologie qui est à l’encontre de tout ce que nous appelons l’humanisme. Voilà la thèse de Nietzsche et en ce sens-là Nietzsche anticiperait et a anticipé ce que peut-être la bioéthique, une éthique tirée de la vie elle-même et fondée à partir des mécanismes mêmes du vivant, une éthique qui n’aurait plus rien de transcendant, ne serait que l’expression de la vitalité même d’un être vivant qu’est l’homme.




Mis à jour le 06 février 2008 à 14:37