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2007 : Les énergies de la mer > TR1 : Les énergies de la mer : panorama et enjeux >  Question à Michel Ricard

Question à Michel Ricard

Les énergies de la mer et le grenelle de l'environnement.

Compte rendu :

Transcription :


18 octobre 2007 Ouverture


Question à Michel Ricard

BBB : Merci. Bien évidemment, je ne serai pas la seule à poser toutes les questions, mais j’aimerais en poser une au Président.
Président, qu’attendez-vous du Grenelle de l’Environnement en matière d’énergies de la mer ? Est-ce un sujet qui va être traité ? Comment, si le cas se posait, pourriez-vous avec d’autres, qui sont déjà dans la salle, apporter ce sujet réellement au Grenelle de l’Environnement ?

Michel Ricard :
Comme on n’a pas la possibilité de sortir son Joker, je ne le sortirai pas ! Simplement ce que je peux dire, c’est qu’en tant que Conseil rattaché au premier Ministre, il ne nous appartient pas d’intervenir dans les discussions du Grenelle de l’Environnement, mais uniquement de se situer en aval des décisions pour porter un jugement.
Pour vous donner un exemple, le Conseil National du Développement Durable a été identifié pour suivre les mesures qui seront décidées. Il est évident que quand on parle des énergies, de production d’énergie, on sait où sont les limites par rapport aux énergies traditionnelles. Mais on ne sait pas du tout quelles sont les potentialités des énergies douces, des énergies renouvelables dans la mesure où, justement on le soulignait, les actions de recherche à ce niveau n’ont pas été suffisamment approfondies. Je reprendrai les termes qui ont été prononcés par un certain nombre d’intervenants lors du Grenelle. Dans la mesure où le coût de l’énergie traditionnelle, de l’énergie fossile, est toujours à un niveau supportable, on ne va pas aller – puisque nous sommes dans une démarche économique – vers la recherche de nouvelles ressources. Il y a un confort économique qui fait que les entreprises ne s’intéressent pas suffisamment à ça – je parle des grosses entreprises, bien entendu.
Pour la réduction des rejets de CO2, le plan facteur 4 des émissions de CO2, qui se traduit par une réduction de la consommation des carburants fossiles, il faudra bien trouver des solutions. Effectivement, en France nous avons une particularité liée à l’importante part prise par l’électronucléaire dans la fabrication d’énergie. Mais, malgré tout, il est évident que l’on ne peut pas multiplier ce genre de centrale, ne serait-ce que pour des problèmes environnementaux liés au réchauffement climatique. Le refroidissement des centrales pose parfois problème et nous savons que nous ne sommes qu’au début du réchauffement, avec toutes les conséquences économiques que peuvent représenter des rejets d’eau à des températures de plus en plus chaudes. Donc, on sait que l’on doit trouver d’autres solutions et certainement, les énergies marines sont des énergies par définition infinies. L’Amiral Rolin le soulignait tout à l’heure, la zone dans laquelle nous nous trouvons est particulièrement favorable en termes d’énergie qui peut être issue de l’utilisation des courants ou des marées. Donc, de ce point de vue-là, je pense qu’il faut absolument mettre en place la recherche, c’est une recommandation – bien qu’on n’ait pas parlé de recherche au niveau du Grenelle, et ça je le regrette. Il y a une partie importante qui a été oubliée parce qu’elle était tellement évidente que tout le monde a dit « oui, oui c’est évident, on va en parler » et finalement nous n’en avons pas parlé. C’est tout ce qui se rapporte à l’éducation, à la formation, à l’information et à la recherche. On a beaucoup parlé d’autres sujets, on a eu des intergroupes qui portaient sur les OGM ou sur les déchets, mais pas sur tout ce qui concerne l’éducation.
Je prends maintenant mon autre casquette, celle de Président du « Comité national français de la Décennie des Nations Unies pour l’éducation en vue du développement durable », c’est une décennie planétaire, qui va de 2005 à 2014. Quand on parle d’éducation, on met tout autant en avant l’éducation scolaire que l’éducation des citoyens. Et là, on est dans une démarche fondamentale, le scolaire représente une faible partie de la vie du citoyen, il y a un énorme effort à faire vers les citoyens pour les informer de ce qu’est le développement durable, la gouvernance du développement durable, l’utilisation de l’énergie disponible et aussi – et je me tourne vers les élus – le citoyen doit voter pour faire des choix. Mais pour faire des choix, encore faut-il qu’il soit informé de ses différentes possibilités, il y a là un énorme travail à faire. Pour répondre à votre question, je dirai que certainement il y a un gros effort à faire au niveau des préconisations du Grenelle en faveur de la recherche mais aussi, d’une façon plus globale, un très gros effort d’information du citoyen pour que celui-ci soit à même de faire des choix en termes de futur écocitoyen.






Mis à jour le 07 janvier 2008 à 11:05