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2008 : Patrimoine maritime, ressources et économies du littoral. Recherche, nouvelles compétences et nouveaux métiers de la mer > TR1 : Le patrimoine maritime bâti, témoin de l'évolution économique du littoral et des activités nouvelles >  Paimpol : centre de valorisation des recherches appliquées sur les énergies renouvelables de la mer

Paimpol : centre de valorisation des recherches appliquées sur les énergies renouvelables de la mer

Présentation d'un projet de développement économique avec l’implantation à Paimpol d’un centre de valorisation des recherches appliquées sur les énergies renouvelables de la mer en cohérence avec le projet d’un parc d’hydroliennes entre Paimpol et l’ile de Bréhat.
Par Didier Calmels, adjoint au Maire de Paimpol, chargé de l'urbanisme.

Biographie :

CALMELS Didier

Compte rendu :

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Transcription :

16 octobre 2008 Table ronde 1


Discours de Didier Calmels :

(Transcription sous réserve de validation)

Didier Calmels :
Le jeune maire de Paimpol, que je représente, a été élu pour animer cette ville de 8 500 habitants. Il est également le vice-président de la Communauté de communes qui a toutes compétences en matière de développement économique, ce qui est important pour l’utilisation des ressources de la mer. Je voudrais remercier Françoise Péron ; elle a fait une grande partie du travail qu’on se proposait de faire pour montrer que Paimpol a une histoire maritime importante avec les Terres Neuvas et les Islandais. Nous avons eu la sagesse de demander au Conservatoire du Littoral de faire l’acquisition de l’Abbaye de Beauport, qui remonte au XIIème siècle et de l’entretenir. Nous sommes riches en patrimoine. Nous venons de prendre la décision de créer une ZPPAUP (Zone de Protection du Patrimoine, de l’Architecture, de l’Urbanisme et du Paysage) pour faire un inventaire de tous les immeubles, de tous les ouvrages, les hiérarchiser et encourager les rénovations. Une ZPPAUP se traduit par l’établissement d’un règlement et nous sommes très soucieux que ce règlement soit incitatif.
Quelles sont les ressources de Paimpol aujourd’hui ?
Paimpol c’est un petit port vraiment au centre de la ville. Dans ce petit port, on voit cohabiter les bateaux de plaisance, de pêche, les bateaux en réparation… Donc il y a des activités diverses. L’architecture autour du port : ce sont des maisons d’armateur, des ateliers de réparation navale, des HLM. Mais Paimpol est pauvre et cherche des ressources.
Paimpol vit beaucoup de la mer : il y a des ostréiculteurs, des conchyliculteurs, des bateaux de pêche et le tourisme. Tout cela en coordination avec des ports proches tels que Lézardrieux, Loguivy de la mer…

Sylvie Andreu : Comment tout cela s’organise ?

Didier Calmels : D’abord, il y a la Communauté de communes. Nous discutons entre nous et nous trouvons des solutions. Nous avons la chance d’avoir un patrimoine foncier important. Il y a 15 hectares à aménager pour le secteur péri-hospitalier. La SNCF dégage environ 20 000 m2 pour une opération de restructuration de friches urbaines. Et il n’y a que 8500 habitants. Donc beaucoup de projets et peu de ressources. Et se pose le problème des hydroliennes.

Sylvie Andreu : Qu’est-ce qu’une hydrolienne ?

Didier Calmels : Une hydrolienne c’est un générateur qui, de la même manière qu’une éolienne marche avec le vent, fonctionne avec les courants. L’ancêtre des hydroliennes est le barrage de la Rance qui a posé de nombreux problèmes écologiques.

Sylvie Andreu : Quels projets avez-vous ?

Didier Calmels : Il s’agit de faire une ferme expérimentale avec trois générateurs qui pourraient alimenter la population de notre communauté de communes soit environ 20 à 25 000 habitants. Dans cette partie Nord de la Bretagne, nous sommes totalement dépendants des autres régions car nous n’avons aucune source de production électrique. Nous voulons profiter de cette expérimentation pour faire de Paimpol un centre de recherche appliquée. Nous avons les structures d’accueil nécessaires. Un 3ème bassin doit être fait. Cela pose des problèmes locaux et de financement, mais c’est aussi la mise en valeur de sites et de terrains autour du port et dans la ville pour accueillir une maison des congrès, une hôtellerie dédiée. Et profiter aussi d’un site qui, sur le plan touristique, est tout à fait exceptionnel.

Sylvie Andreu : Qu’allez-vous faire de tout ce patrimoine maritime bâti ? Jusqu’où allez vous organiser l’utilisation, la réutilisation de ce patrimoine ?

Didier Calmels : Nous voulons qu’il soit vivant. Ces éléments de patrimoine doivent retrouver une fonctionnalité cohérente avec leur origine. C’est bien là où la ZPPAUP va nous aider.

Sylvie andreu : A condition, dites-vous, de savoir s’en servir.

Didier Calmels : Oui absolument. Créer un musée qui fonctionne est une opération complexe. Il y a les annexes, le site, une construction, il faut des financements, il faut convaincre. Mais le port de Paimpol doit continuer à vivre, il y aura peut-être de nouveaux bâtiments à caractère économique ou industriel. Ça fait partie de la vie de la ville. Et c’est là que la réglementation et la ZPPAUP doivent être vraiment un outil d’aide à la décision et à la conservation du patrimoine.

Sylvie Andreu : Quand vous parlez du port de Paimpol, c’est le port d’activités traditionnelles, le port de pêche ?

Didier Calmels : Le port de pêche est plus un port d’abri et de carénage, d’entretien. Si on fait un troisième bassin, on va augmenter la capacité du port de plaisance de 130 mouillages, ce qui, aujourd’hui, est une bonne ressource. Par exemple, pour recevoir les plaisanciers nous avons construit des installations sanitaires et un équipement qui s’intègre très bien dans l’architecture du port. L’ancienne capitainerie était petite, c’était un bâtiment relativement disgracieux. Aujourd’hui les nouvelles installations attirent des navigateurs.

Françoise Péron : Je voulais vous poser une question en relation avec la ZPPAUP. Je crois que Paimpol a vraiment un centre ville portuaire d’une qualité extraordinaire qui n’est peut-être pas suffisamment connu et peut-être pas suffisamment mis en valeur. Qu’en pensez-vous ?

Didier Calmels : Paimpol est un point de passage obligé pour aller à Bréhat. On ne peut pas parler de Bréhat sans Paimpol. Nous sommes en train de lancer une étude d’urbanisme sur la distribution et la circulation en centre ville avec le problème des parkings. Le réaménagement des terrains qui vont être rétrocédés par le Réseau Ferré de France supprime une centaine de places de parking. Dans le même temps, on veut de plus en plus que le centre ville soit un espace piétonnier, avec très peu de voitures.

Françoise Péron : Il y a non seulement les grandes lignes de l’urbanisme mais aussi le détail : tout ce qui est aménagement, signalisation, éclairage… qui, dans les ports d’intérêt historique, est fait d’un façon banale. Je pense qu’il y a un effort nouveau à faire au niveau du paysage urbain.

Didier Calmels : Paimpol est aussi une ville de commerce. Il y a beaucoup de commerçants dans le centre ville et par définition chaque commerçant est indépendant et soucieux de ce qui va lui arriver. On étudie régulièrement tous les problèmes qui se posent, les plaintes, les soucis…

Sylvie Andreu : L’Atlas de Mme Péron sera un outil de travail ?

Didier Calmels : Oui sûrement.

Sylvie Andreu : Vous le connaissiez, où vous le découvrez ?

Didier Calmels : Je l’ignorais. Il est bien évident que le jour où vous allez vous intéresser aux Côtes d’Armor, vous allez venir chez nous.

Sylvie Andreu : Je vous remercie. Je comprends que Paimpol est une petite ville qui a une appréhension tout à faire contemporaine des problèmes. Vous êtes finalement très moderne.

Didier Calmels : Toute ma carrière professionnelle a été dans l’aménagement urbain, la restructuration de friches industrielles. Le domaine maritime n’était pas mon domaine. Mais c’est une expérience que je suis heureux de pouvoir développer à Paimpol.

Sylvie Andreu : Merci de votre témoignage.

Didier Calmels : Il y a une chose que j’ai oublié de vous dire : le territoire de Paimpol comporte aussi une partie agricole avec des cultures, des éleveurs, des chasseurs, des pêcheurs et ce n’est pas toujours les mêmes contraintes. Et tout ça fonctionne plutôt bien depuis très longtemps.





Mis à jour le 19 février 2009 à 12:08