logo entretiens Energies de la mer bandeau entretiens Science et Ethique

Veilles internationales
Informations du 29/03/2024

Energies de la mer
www.energiesdelamer.eu

energiesdelamer.eu vous souhaite un bon week-end de 15 août


B R È V E S


Photos des entretiens
Consultez nos photos des entretiens Science et Ethique 2008

Retrouvez les entretiens sur canalc2.tv
Les entretiens Science et Ethique sont intégralement disponibles en vidéo sur canalc2.tv


2008 : Patrimoine maritime, ressources et économies du littoral. Recherche, nouvelles compétences et nouveaux métiers de la mer > TR1 : Le patrimoine maritime bâti, témoin de l'évolution économique du littoral et des activités nouvelles >  Débat

Débat

Discussion avec la salle
Didier Calmels, Mairie de Paimpol
Christine Lair, Association Nationale des Elus du Littoral
Françoise Péron, IUEM - UBO
Peter Goodship, Portsouth Naval Base Property
Michel Gélmarec, expert, Professeur émérite UBO

Compte rendu :

Transcription :

16 octobre 2008 TR1


Débat :

Question de la salle : Je voulais demander par rapport à un réaménagement urbain comme celui-là avec une telle proximité du littoral est-ce qu’il y a une politique écologique ou en tout cas de projection par rapport au réaménagement ? Parce qu’on voit bien que c’est le linéaire côtier qui est réaménagé donc est-ce qu’il y a un effort qui est fait ? une protection et surtout des suivis ?

Didier Calmels : Oui, c’est très suivi, il y a un plan Natura 2000, et beaucoup d’études sont menées. Je sais par exemple que sur l’ouverture d’un troisième bassin dans le port de Paimpol, il y a de nombreuses études faites par des organismes comme la Diren sur la faune, la flore, le milieu. C’est très surveillé, tout est vraiment bien étudié. Ce qui peut être d’ailleurs une entrave à la promptitude ou à la réalisation rapide d’opération. En tout cas, c’est très présent et quelquefois, quand on est opérateur, très pesant mais ce qui doit être fait est fait et bien fait.

Christine Lair (ANEL) : La dimension écologique est soulevée. Je trouve ça très intéressant parce qu’effectivement on a des obligations. On a eu l’exemple au Havre et Port 2000 qui est un énorme aménagement côtier où tout un travail a été réalisé pour reconstituer même une île pour les oiseaux. Il y a toute une réflexion bien sûr au sein du Grenelle de l’Environnement qui est débattue en ce moment à l’Assemblée nationale. Donc il y a cette dimension-là avec les cinq acteurs qu’on a rappelés tout à l’heure. C’est important de voir comment toutes les associations écologiques, les ONG mais également les élus sont très intéressés parce que toutes les activités doivent trouver une compatibilité et on est obligé de s’intéresser à l’impact environnemental.

Sylvie Andreu : Et pourtant, il y a beaucoup de bêtises qui ont été faites…

Christine Lair : Bien entendu, mais dire que l’on s’y intéresse c’est déjà dire qu’on y est sensible. C’est important car je trouve que ça complète ce qu’on a entendu à Toulon quand il y a eu les Journées nationale de l’ANEL Avec Françoise Péron on a abordé la prise en compte du patrimoine maritime dans un sens très large, que ce soit du bâti ou des héritages culturels. Je crois qu’effectivement, comme le disait Monsieur Goodship, une nation ne peut pas complètement faire abstraction de sa culture, de ses héritages maritimes. De plus en plus, on essaie de prendre en compte cette dimension. C’est très bien qu’il y ait autant de jeunes dans l’assistance et qu’ils montrent leur intérêt pour cette dimension complètement historique mais c’est l’avenir.

Question de la salle : Dans un autre domaine que celui justement de réhabiliter des espaces, est-ce que ce n’est pas une caricature du patrimoine maritime que de faire des musées, des bateaux, de créer des hôtels sur des espaces proches de la mer. Est-ce que ce n’est pas une peu banaliser l’héritage maritime et n’aller que dans un sens sans valoriser les « vrais » métiers de la mer comme la pêche… Parce que c’est un espace, au départ, utilisé par des professionnels qui ont besoin d’être à proximité de la mer. Personnellement, je ne pense pas qu’on ait besoin de faire un hôtel très près de la mer, il y a d’autres espaces pour ça.

Françoise Péron : Juste un mot, je dirais que l’exemple de Portsmouth n’a jamais été occupé par la pêche, c’était vraiment la construction navale. Et la deuxième remarque : je crois que Monsieur Goodship va nous répondre, montre bien comment on peut allier la tradition et la modernité en faisant des constructions totalement nouvelles à partir de la tradition c’est-à-dire inventer.

Peter Goodship : L’histoire est quelque chose de continue, ça évolue et on ne peut pas dire si travailler dans un hôtel a moins de valeur que de travailler à la pêche… Les modes de vie évoluent.

Michel Glémarec : C’est une réponse aux angoisses de type écologique. Je suis un retraité actif sur un thème qui m’a beaucoup interrogé sur le plan écologique et sur lequel les maires des communes ont toujours des problèmes sans solution. N’oublions pas que lorsqu’on est dans un port, au fond il y a de la vase et dans cette vase toute l’histoire du port.
Lorsqu’on va dans le port de Douarnenez, on s’aperçoit que dans le temps, il y avait effectivement les conserveries, que l’on avait des soudures au plomb et donc dans les sédiments, on retrouve le plomb.
Quand vous allez dans le port de Morlaix, vous apercevez, en grattant un peu le fond, qu’un jour, le viaduc a été bombardé. Tout est inscrit, la mémoire, toute l’histoire du port est dans les vases.
Si vous êtes en surface, vous avez l’histoire récente. En Rade de Brest, plus vous descendez et plus vous voyez que la rade a été bombardée. Que peut-on faire ? Quels que soient les types de rénovations que l’on fasse, quels que soient tous ces ports de pêche qui deviennent des ports de plaisance, pour nous, les biologistes, c’est la même chose, c’est de l’accumulation de type sédimentaire. Si nous construisons, il y a de l’urbanisation, et, bien entendu, toujours des problèmes de station d’épuration qui marchent plus ou moins bien. Lorsqu’il faut curer, on va curer les ports, mais, on n’a toujours pas la solution pour les dépôts de dragage parce qu’on ne sait pas où les mettre. N’oublions pas que l’histoire d’un port est complètement marquée dans les vases et qu’il faut faire attention quand on commence à toucher les vases !

Question de la salle : Ce qui m’avait beaucoup intéressé étant électricien en énergies renouvelables, c’est la dimension éthique. Dans l’entreprise dans laquelle je travaille, je suis membre d’un groupe de réflexion éthique surtout dans le domaine de la biomasse, le problème est ce qu’on en fait ? Je découvre que le sens éthique qui nous intéresse, est vraiment présent.
J’ai découvert avec plaisir, la notion de désir de rivage. J’habite à Anthony dans le 92, nous, « les parigots », on a un gros désir de rivage. Et je constate avec plaisir que les intervenants ont bien compris que le fait de vivre ensemble, c’est placer l’homme au milieu. J’ai beaucoup apprécié, Mme Péron, votre phrase « trouver des moyens multiples de tirer des ressources multiples de l’endroit où nous sommes ». J’ai beaucoup apprécié également l’intervention de Monsieur le Maire de Paimpol qui, avec peu de ressources, a vraiment une réflexion de l’homme au milieu de sa ville. Et bien sûr, la ville est au service de l’homme et je suis bien content d’avoir découvert cela dans ces entretiens.





Mis à jour le 30 mars 2009 à 17:18